La première Intifada, appelée également guerre des pierres, est un soulèvement général et spontané, qui a débuté le 9 décembre 1987, de la population palestinienne contre l'occupation israélienne. Elle a atteint son paroxysme en février lorsqu'un photographe israélien publie des images qui font le tour du monde montrant des soldats israéliens « molestant violemment » des Palestiniens suscitant ainsi l'indignation de l'opinion publique1; elle a pris fin en 1993 lors de la signature des accords dits d'Oslo.
L'Intifada se caractérise par une campagne de désobéissance civile et par des manifestations contre la domination israélienne, avant de s'étendre rapidement à l'ensemble des territoires occupés, avec une diminution de la violence en 1991. Après Jabaliya, le vent de l'Intifada touche Khan Younès, al Bourej, Nuseirat et toute la bande de Gaza, avant de s'étendre en Cisjordanie.
Elle est surtout menée par des enfants et des adolescents qui s'attaquent aux forces israéliennes en jetant des pierres et qui bloquent les routes avec des barricades de pneus incendiés. Des centaines de personnes se rassemblent autour des mosquées et défient l'armée de les disperser. Les haut-parleurs sont utilisés pour appeler les habitants à manifester, des tracts sont distribués et des slogans sont placardés sur les façades, incitant à se retourner contre l'armée 14. Les tracts sont généralement distribués à la mosquée pendant les heures de prière par des enfants de six ou sept ans ou sont affichés à l'entrée. Une autre méthode consistait à les jeter par paquets des fenêtres des voitures avant le lever du jour ou à les glisser sous les portes, les placarder sur les poteaux de téléphone15... Israël répond d'abord par la répression policière et militaire, des tortures physiques, des déportations, des arrestations sans procès11 la fermeture des universités, des sanctions économiques et le développement des implantations israéliennes dans les territoires occupés.
« Dans de nombreux cas, des sous-officiers participèrent avec leurs soldats à des tabassages injustifiés. Il n'était pas facile de savoir quand on pouvait frapper […] on frappait même les gens chez eux, sans raisons, et des familles entières étaient rouées de coups. » 20
Les images, amplement diffusées par les médias nationaux et étrangers, d'enfants palestiniens battus, voire tués, par les forces de l'ordre israéliennes pour avoir jeté des pierres alimentent un courant de sympathie à l'égard des Palestiniens que Yasser Arafat sait utiliser pour faire progresser sa cause. Elle entraîne un cycle infernal de représailles de la part de Tsahal que suivent de nouvelles émeutes. Des grèves sont également organisées, ainsi que des mouvements de boycott. En Israël, la poursuite de l'Intifada renforce l'opposition entre les partisans d'un règlement pacifique de la question palestinienne et les opposants à toute concession faite aux Palestiniens.
L'Intifada se caractérise par une campagne de désobéissance civile et par des manifestations contre la domination israélienne. Cette idée d'utiliser la désobéissance civile existait bien longtemps avant l'Intifada mais les dirigeants de l'OLP l'ont tournée en dérision et ont considéré les personnes qui soutenaient ces idées comme des individus naïfs ignorant la réalité palestinienne. Côté israélien, on était conscient de son potentiel mais on la tenait pour négligeable 28. Le principal partisan de la désobéissance civile était Moubarak Awad un psychologue palestinien vivant aux États-Unis. Ce dernier rentre à Jérusalem, où il ouvrit un centre de la non-violence en 1983, après quinze ans aux États-Unis.
L'Intifada permit la réapparition du problème palestinien et sa mise à l'ordre du jour aux Nations unies en tant que problème devant être résolu ce qui a conduit les Israéliens et les Palestiniens aux Accords d'Oslo signés en 1993 qui ont mis fin à la première Intifada . 1 162 Palestiniens (dont 241 enfants) et 160 Israéliens (dont 5 enfants) ont connu la mort50.